Introduction aux flux RSS et Atom

Les flux RSS (Really Simple Syndication) existent depuis 25 ans. Ils sont simples, efficaces et fiables, mais ils restent méconnus par beaucoup d’internautes pour qui c’est un truc de spécialistes.

Deux remarques introductives:

Ça sert à quoi

Pour commencer ce petit parcours, j’ai demandé à ma femme Diane Friedli de me dire spontanément comment elle définirait les RSS:

Les flux RSS, ça te permet de savoir qu’il y a des nouveautés sur les sites qui t’intéressent sans avoir besoin d’aller voir chacun d’eux.

Ma définition, un peu plus complète mais moins limpide:

Les flux RSS permettent de s’abonner aux nouvelles publications de sites choisis. Ils sont consultés dans un logiciel spécifique (agrégateur) qui permet de gérer ses lectures. Les nouveautés s’affichent de manière chronologique ou selon classement personnel. C’est une méthode de consultation fiable, rapide, écologique et anonyme.

Pour répondre à la question spécifique de l’utilité:

Les flux RSS permettent d’organiser facilement une veille personnalisée et systématique.

Comment ça se présente (pratique)

Voici ce qui se passe quand je me connecte à mon agrégateur de flux:

Autrement dit, ce matin, c’est comme si j’avais parcouru 340 sites pour chercher les (éventuelles) nouvelles publications. Puis que je les avais classées par catégories, puis que je les avais survolées (ou lues). Enfin que j’avais enregistrées celles que je souhaitait conserver pour plus tard en un lieu accessible de tous mes périphériques (ordinateur, téléphone ou tablette).

Franchement, nous avons mieux à faire que parcourir des centaines de sites, dont beaucoup n’ont pas de nouveautés depuis hier ou la semaine dernière. Les logiciels font ça mieux que nous.

Comment ça fonctionne (technique)

Les flux RSS sont des fichiers qui ne sont pas faits pour être lus directement par vous et moi, mais pour être transformés et affichés par des logiciels comme des agrégateurs.

Ce qui fait leur force, c’est qu’ils sont bien codifiés (et peuvent être validés comme celui de ce site). Ils ressemblent à quelque chose comme ceci:

titre du site
description
date de dernière modification
lien (page d’accueil)

billet de blog 1:
    titre
    description (ou contenu complet)
    date de publication
    lien

...

billet de blog 10:
    titre
    description (ou contenu complet)
    date de publication
    lien

Ce formalisme permet:

rapidité
c’est un fichier léger à télécharger et simple à analyser (c’est pourquoi un agrégateur peut vérifier des centaines de sites en quelques secondes)
écologie
ce fichier léger minimise les ressources utilisées et il évite de se rendre sur un site web, beaucoup plus lourd, s’il n’y a pas de nouveautés à consulter
fiabilité
la lecture d’un fichier bien formaté est beaucoup plus fiable que la consultation humaine d’un site pour découvrir des nouveautés (qui ne sont pas toujours visibles en page d’accueil)

Pourquoi c’est génial

Comme l’écrivait Thierry Crouzet dans La mécanique du texte:

Le RSS est presque trop génial. […] Il laisse imaginer un monde où chacun serait sa propre agence de presse, où chacun recevrait les informations sélectionnées par lui. Ce serait en quelque sorte un monde trop beau, et trop peu rentable.

Un système tout simple permet de lire de l’actualité sans passer par un moteur de recherche ni par un réseau social. Des sources peuvent être ajoutées ou supprimées en tout temps. Et surtout, la lecture n’est pas polluée par des algorithmes qui:

Voilà ce que permettent les flux RSS:

Comment lire des flux RSS

Je conseille l’utilisation d’un agrégateur en ligne, parce qu’il permet de reprendre la lecture au même endroit quel que soit le périphérique utilisée.

J’utilise Inoreader en version pro. C’est à mon avis le meilleur lecteur en terme de possibilités, même si l’interface est parfois un peu tordue. La version basique gratuite permet de suivre jusqu’à 150 sites.

Un agrégateur très utilisé est Feedly. Je ne le recommande que dans sa version gratuite, limitée à 3 répertoires et 100 sites. J’ai utilisé la version payante il y a quelqueas années, mais mes tests avec la dernière version Pro+ et son intelligence artificelle ne sont pas concluants.

J’ai beaucoup de bons échos de Feedbin, un agrégateur simple avec quelques options intéressantes. Je l’ai testé mais il me manquait quelques possibilités plus pointues. Uniquement en version payante; à prix raisonnable.

On peut aussi installer un logiciel sur son propre server (par exemple KrISS feed), utiliser un logiciel dédié sur sont ordinateur (par exemple Thunderbird) ou publier des flux RSS dans WordPress (par exemple RSS Block).

Pourquoi c’est irremplaçable

À mon avis, les flux RSS sont irremplaçables:


Dans son excellente newsletter Own Your Web, Matthias Ott propose Issue 9: We ❤️ RSS. Il vaut la peine de suivre les liens proposés pour approfondir le sujet. Les internautes qui ne maîtrisent pas assez l’anglais auront intérêt à lire au moins l’article Investing in RSS de Tim Kadlec en traduction automatique.