Garanti sans ChatGPT (ou pas)

Ce site est rédigé par Nicolas Friedli et non par ChatGPT (ou une autre intelligence artificielle). Je pourrais le préciser en bas de page, comme de nombreux sites qui se déclarent not by AI. Toutefois, je ne suis pas certain de la pertinence de la mention et j’y renonce.

Seul le résultat compte

Il me semble que ce qui plaît dans les initiatives sans intelligence artificielle, c’est l’aspect artisanal et humain de la chose. Mais le contenu humain n’est pas toujours meilleur que le produit d’une machine. Mettre ses mains dans le pétrin ne signifie pas encore que le pain sera bon. Ce que je veux, c’est du bon pain.

C’est surtout très nostalgique, comme pour s’accrocher encore un peu à un monde que l’on comprenait. J’y vois l’idée que le contenu «maison» sera meilleur que sa version industrielle. On a bien envie d’y croire, mais il faudrait aussi tester à l’aveugle. Un discours de fin d’année plein de références personnelles est bien mieux que celui qu’aurait écrit ChatGPT. Mais pour ce bon discours, combien d’autres médiocres, pas plus intéressants que ce qu’auraient produit des intelligences artificielles?

Le site not by AI propose d’ajouter un badge qui atteste de la production humaine des contenus. Dans un passage un peu caché du site, je lis (traduction DeepL):

Sans professionnels formés ou détecteurs d’IA (intelligence artificielle), il est presque impossible de distinguer votre contenu humain du contenu généré par l’IA. L’utilisation des badges not by AI aide votre public à reconnaître votre approche centrée sur l’humain afin qu’il comprenne que votre contenu vient vraiment de vous et n’est pas copié-collé à partir d’une IA générative comme ChatGPT, Claude ou Gemini.

En tant qu’êtres humaines, vous comprenez toute la subtilité de la chose… Le pain de boulangerie a le même goût que celui de l’usine Tricatel d’en face. Il faut donc rappeler aux acheteurs et acheteuses qu’il est artisanal (sans être meilleur). On a envie de sourire de la démarche, mais tout n’est pas si simple.

Citer ses sources

J’ai appris, durant mes études, à toujours citer mes sources. Je fais de même sur le web par des liens contextuels qui renvoient aux contenus utilisés. Je respecte les licences. Et là, c’est le drame…

Avec ChatGPT, dans son modèle gratuit, impossible de connaître les sources utilisées. Un LLM (grand modèle la langage) utilise des quantités hallucinantes de données pour se construire, mais ne nous dit jamais d’où provient quoi. Alors les soucis légaux débarquent, parce que ces outils utilisent des données sous droits d’auteur. On n’en est qu’aux débuts.

De ce point de vue, not by AI a raison (toujours DeepL pour la traduction):

L’intelligence artificielle (IA) est formée à partir de contenus créés par l’homme. Si les humains cessent de produire de nouveaux contenus et s’appuient uniquement sur l’IA, les contenus en ligne dans le monde entier risquent de devenir répétitifs et stagnants.

Quand on ne cite plus ses sources et que l’on construit tout à partir de l’existant, on produit quelque chose sans originalité et, peut-être, dans l’illégalité.

Il faudrait alors plaider pour une initiative inverse: que toutes les pages rédigées à coup de ChatGPT (et autres outils similaires) le déclarent. Cela ne fait pas des contenus générés automatiquement des mauvais contenus en soi, mais cela signifie qu’ils sont à la fois «mainstream» et potentielleemnt problématiques du point de vue du droit.

C’est une excellente raison de ne pas utiliser ChatGPT pour générer des contenus prétendument nouveaux. Il y en a quelques autres.

Bonnes raisons d’ajouter une mention not by AI

Un personne qui souhaite mettre en avant ses capacités rédactionnelles aura tout intérêt à signaler que c’est bien elle qui écrit, et non une intelligence artificielle.

Lorsque le résultat doit être absolument fiable (par exemple dans des cas de textes juridiques, des règlements, etc.), il vaut le coup d’écrire not by IA, mais il faut alors assumer les pages publiées comme des références validées.

Finalement, je concevrais très bien de préciser not by IA sur un site qui cherche à limiter son empreinte écologique. À quoi bon proposer un site simple et léger si l’artillerie lourde est utilisée pour produire des textes de quelques paragraphes qui peuvent être écrits en peu de temps.

Vous avez compris, je ne m’engage à rien au sujet de l’utilisation de ChatGPT ou toute autre intelligence artificielle. Je ne les utilise pas pour produire les contenus de ce site. Je n’ai pas l’intention de les utiliser à l’avenir, mais c’est une possibilité que je refuse de m’interdire par principe. Le «not-by-IA-washing» ne m’intéresse pas. C’est une démarche marketing avant tout. Et ce sont les contenus qui comptent.


Celles et ceux qui souhaitent démontrer leur maîtrise de ChatGPT pourraient mettre une bannière inverse. Quelque chose comme: «les textes de ce site ont été entièrement rédigés par une IA». Il vaudrait alors la peine d’insister sur sa capacité à écrire des «prompts» (les «demandes» à l’IA) utiles et efficaces.